Dans Libration de Becky Chambers, Sidra, une IA dans un "kit" humain (un corps humain artificiel), est confrontée à un problème de stockage. A chaque fois qu'elle fait une expérience nouvelle, qu'elle télécharge et regarde une vidéo, qu'elle lit un texte, elle est obligée de supprimer un autre fichier de sa mémoire.

Cela provoque en elle une grande détresse. Un ami lui conseil d'arrêter de vouloir conserver tous les fichiers, et à la place, conserver uniquement un e trace écrite de son "souvenir" du fichier. Par exemple, lorsqu’elle supprime une vidéo, noter dans un fichier texte le nom de la vidéo et pourquoi cette vidéo était importante pour elle, dans quel contexte elle l'a regardé... En fait il s'agit d'écrire des méta-données. Ces méta-données peuvent être purement objectives, mais aussi émotionnelles ("lire ce texte m'a rendu triste") ou contextuelles ("je l'ai lu un soir d'hiver").

Une personne racontait dans un magazine de dessin que dessiner était pour elle une manière de se détacher des objets dont elle avait du mal à se séparer. Par exemple si elle hésite à donner une paire de chaussure qu'elle aime bien, elle va la dessiner avant de s'en débarrasser afin d'en garder un souvenir. Le dessin ici est une sorte de méta-donnée de l'objet.

On voit souvent les méta-données comme des informations neutres et objectives sur des données. En fait, selon Wikipedia,

Une métadonnée est une donnée servant à définir ou décrire une autre donnée, quel qu'en soit le support (papier, électronique ou autre).

On peut donc tout à fait considérer des méta-données "personnelles", qui sont subjectives et décrive l'expérience que la personne a eu avec l'objet, en plus de l'objet lui-même. Que l'on soit humain ou machine, ces méta-données permettent de garder des "souvenirs" des objets.